Le thorium contre le changement climatique
D'après Jean-Christophe de Mestral, le thorium pourrait contribuer à combattre le changement climatique.
L’avenir de la vie sur notre planète repose désormais en grande partie sur la décarbonation de l’atmosphère, laquelle est toujours soumise à une quantité croissante d’émissions de CO2 par l’humanité dont les besoins énergétiques croissent également.
Pour remplacer les énergies fossiles qui en sont la source – hydrocarbures et charbon – les solutions décrites par les gouvernants sont une réduction de la consommation grâce à diverses mesures telles que l’isolation des bâtiments, la responsabilisation des citoyens qui sont invités à faire le plus d’écogestes possibles (ce qui est un des objectifs de l’Âme-Ortie), l’utilisation d’équipements plus performants – ex. éclairage à LED – et l’utilisation d'énergies renouvelables et de l’énergie nucléaire. L’énergie géothermique profonde, qui peut être utilisée sur la majeure partie du territoire permettrait de satisfaire la quasi-totalité des besoins en chauffage sans impact négatif sur notre environnement.
Le mix énergétique ne peut se satisfaire des seules énergies éolienne et solaire du fait de leur intermittence et de la grande difficulté de stocker l’énergie produite pour une consommation ultérieure, ce qui implique d’intégrer à celui-ci des sources disponibles sur demande ne générant pas de CO2. L’énergie nucléaire semble répondre à ce besoin.
Mais … Cela génère des problèmes de très grande ampleur :
- Ces centrales électriques, qui ont besoin d’uranium et génèrent des produits radioactifs vus comme des déchets nucléaires, ne savent rien en faire.
- De plus, l’uranium n’est fourni que par un petit nombre de pays et – pour ce qui concerne une partie de l'approvisionnement de la France – transite par une société appartenant au président russe. Ainsi, Greenpeace annonce dans son communiqué du 11 mars 2023 que la France est sous la dépendance de la Russie pour son énergie nucléaire.
Pour produire de l’électricité d’origine nucléaire, il y a pourtant une autre solution que l’utilisation de l’uranium : construire des centrales nucléaires de quatrième génération fonctionnant au thorium, disponible sur toute la planète.
Le physicien Jean-Christophe de Mestral, chercheur interviewé le 16 mai 2022
Les gouvernants du monde entier, et en particulier ceux de la France, pays très nucléarisé, ne feraient-ils pas bien de mettre en œuvre rapidement cette solution ?
Car il y a urgence !
Les centrales électriques au thorium pourraient être une partie majeure de la solution au problème de pénurie énergétique, en contrant efficacement le changement climatique.
Il s’agit de centrales nucléaires de 4ᵉ génération.
Les énergies renouvelables sont une partie de la solution, mais elles nécessitent d’être complétées par des sources d’énergie qui peuvent être activées à la demande, telles que celles fonctionnant aux combustibles fossiles.
Mais ces derniers contribuent au réchauffement climatique et il devient urgent de ne plus les utiliser. Les énergies renouvelables ne sont pas neutres du point de vue environnemental et génèrent aussi des déchets.
Les centrales au thorium sont encore à construire, mais la technologie est prête, il faut simplement que le politique décide de les construire.
Une centrale expérimentale de 6 MW a fonctionné pendant un an.
Avantages
- La sécurité est passive : en cas de problème, la centrale s’arrête, faute d’alimentation en combustible. Par rapport aux centrales actuelles, il n’y a aucun risque d’explosion.
- Les déchets : elle produit peu de déchets et peut même brûler les déchets accumulés et stockés jusqu’à ce jour, tout en produisant de l’énergie (les déchets actuels deviennent une ressource), il restera un résidu 10.000 fois plus faible que dans les cas de l’uranium, qui sera inactivé en quelques dizaines à centaines d’années, contrairement aux millions d’années pour les déchets actuels les plus toxiques. Le problème de stockage des déchets sera résolu.
- Le thorium est très abondant sur notre planète, facile d’accès et disponible partout, contrairement à l’uranium, garantissant vraiment l’indépendance énergétique. Les stocks mondiaux identifiés à ce jour (6,5 millions de tonnes) permettent de produire de l’électricité pendant 15.000 à 20.000 ans, nous laissant le temps de trouver d’autres solutions, telles que la fusion nucléaire, comme celle testée à Cadarache dans le cadre du programme ITER .
- L’extraction minière d’une tonne de minerai permet d’alimenter une centrale de 1 GW pendant un an. Il en faut 250 pour une centrale à uranium comme celles qu’on a en France.
- Les centrales françaises actuelles sont en fin de parcours et peuvent ainsi avantageusement être remplacées par cette technologie qui est maintenant mûre.
- Cette technologie permet de construire des centrales de toutes tailles, permettant de s’adapter à un plus grand nombre de situations.
- Elles consomment moins d’eau pour leur refroidissement.
- La conversion d’une centrale à uranium n’est pas envisageable, mais on peut réutiliser une partie du site d’une centrale à uranium, une centrale au thorium prenant moins de place, à puissance égale.
- Comparée au projet «ITER» (fusion nucléaire), la fission du thorium peut être mise en œuvre en quelques années, là où il faudra encore plusieurs dizaines d’années pour la fusion nucléaire, si toutefois les recherches sur cette technologie aboutissent un jour : il s’agit de maintenir une réaction à 150.000.000 °C et de la contenir, pas simple...